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Formation chimiothérapie

La chimiothérapie anticancéreuse a connu depuis plusieurs années un développement important. Les traitements anticancéreux se sont, en effet, diversifiés, tant en milieu hospitalier qu’à domicile. Aussi, pour adapter la réglementation à ces nouvelles pratiques, le décret du 6 octobre 1989 reconnaissait aux infirmiers la possibilité d’accomplir des injections de produits anticancéreux au travers de montages d’accès vasculaires implantables mis en place par un médecin.

L’arrêté du 13 octobre 1989liait la prise en charge de ces actes à une entente préalable sous réserve d’une formation spécifique suivie par l’infirmier.

L’Arrêté du 20 décembre 2004 qui fixe les conditions d’utilisation des anticancéreux injectables inscrits sur la liste prévue à l’article L. 5126-4 du code de la santé publique, précise : «  Préalablement à l’administration d’une chimiothérapie anticancéreuse à domicile, les infirmiers doivent avoir suivi une formation spécifique prévue dans la circulaire DGS /OB n° 381 du 2 mars 1990 ou dans le cadre de leur formation initiale ».Cette Circulaire précise les objectifs de cette formation, les thèmes traités, l’évaluation et la durée de la formation.

 

Précision : L’obligation de formation pour injecter des anticancéreux s’imposent aux infirmières libérales (IDEL) ayant obtenu leur diplôme d’Etat avant 1991. Après cette date, les IDEL ont eu cette formation dans la formation initiale.

Guide de formation continue concernant les chimiothérapies anticancéreuses

A. Durée

Trois jours temps plein d’enseignement théorique, pratique et clinique. L’enseignement clinique équivalant à une journée est effectué dans un service hospitalier de préférence orienté en cancérologie.

B. Population concernée

Infirmiers exerçant à titre libéral.

C. Objectifs

  • actualisation des connaissances en soins infirmiers dans le domaine de la cancérologie : sémiologie, pharmacologie, techniques et risques liés aux traitements mis en oeuvre ;
  • approfondissement des techniques de communication en vue de mieux utiliser la relation d’aide lors de la prise en charge des patients à l’hôpital ou à domicile ;
  • exécution des protocoles thérapeutiques et surveillance des patients.

D. Thèmes traités

Module 1. – Pharmacologie des médicaments anticancéreux :

  • classification et étude des médicaments ;
  • indications ;
  • modes d’action et principaux effets ;
  • méthodes d’utilisation ;
  • application et surveillance des thérapeutiques ;
  • les médicaments associés.
  • manipulation des agents cytotoxiques : risques et précautions ;
  • élimination des déchets.

Module 2. – Techniques :

  • présentation du matériel spécifique utilisé ;
  • étude des montages d’accès vasculaire implantables, leur surveillance et leur maintenance ;
  • précautions d’asepsie.

Module 3. – Les soins infirmiers :

  • les soins infirmiers spécifiques en cancérologie ;
  • étude des protocoles thérapeutiques ;
  • préparation et mise en route du traitement chimiothérapique ;
  • surveillance générale du patient ;
  • étude des principaux paramètres permettant la surveillance et la prévention des effets secondaires ;
  • tenue du dossier de soins infirmiers.

Module 4. – Communication :

  • méthodologie de l’écoute ;
  • techniques de relation d’aide ;
  • approche psychologique du patient ;
  • le traitement de la douleur ;
  • accompagnement des patients en phase terminale et de leur environnement tant à l’hôpital qu’à leur domicile.

Au cours du stage clinique, l’infirmier réalise trois injections dans les montages d’accès vasculaires implantables selon les protocoles thérapeutiques écrits établis par un médecin. Ces actes sont effectués en présence d’un cadre infirmier.

E. Évaluation :

  • l’évaluation globale des connaissances théoriques, pratiques et cliniques acquises pendant le cycle de formation se fait lors de l’administration de produits chimiothérapiques dans un montage d’accès vasculaire implantable. Cet acte est évalué par le cadre infirmier du service d’accueil ;
  • une attestation est remise à l’infirmier ayant suivi avec succès la formation continue relative à l’exécution d’actes de chimiothérapie anticancéreuse et répondant au contenu du guide de formation tel que décrit ci-dessus. Elle est délivrée par le responsable de la formation après avis du cadre infirmier du service d’accueil.

Pour que les  chimiothérapies à domicile soient prises en charge par l’Assurance Maladie, il faut que l’Infirmière libérale demande l’agrément chimiothérapie auprès de son centre. Pour cela il faut, soit que son Diplôme d’Etat soit postérieur à 1992, soit qu’elle présente une attestation de  « formation chimiothérapie ». Néanmoins l’actualisation des connaissances étant un devoir professionnel, même avec un DE postérieur à 1992, une formation est souhaitable.

D’autre part, il faut savoir que depuis 2006, les professionnels libéraux doivent adhérer à un réseau en oncologie pour pouvoir effectuer des chimiothérapies à domicile.

Le codage des actes relève d’un article particulier de la NGAP : chapitre II « soins spécialisés, article 4: « Actes du traitement spécifique à domicile d’un patient immunodéprimé ou cancéreux »

L’infirmière libérale est également responsable de l’élimination de ses déchets de soins conformément à la Circulaire DHOS/E4/DGS/SD.7B/DPPR n o  2006-58 du 13 février 2006 relative à l’élimination des déchets générés par les traitements anticancéreux.

Organismes de formations

L’AFIC (Association Française des Infirmier(e)s de Cancérologie) http://www.assoafic.org ne dispose pas de listing d’organismes de formations pour les IDE sur les chimiothérapies. Elle conseille de  prendre contact avec les Centre(s) de Lutte Contre le Cancer (CLCC)

Attention certains centres comme l’institut Paoli-Calmettes de Marseille n’organise cette formation que pour le personnel hospitalier. Elle ne délivre pas d’agrément pour faire des chimiothérapies à domicile. Pour Paris, l’Institut Gustave Roussy ne propose pas cette formation.

Au niveau du FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formations des professionnels libéraux) les « soins infirmiers en oncologie » font encore partie des thèmes de formation prioritaire pour les IDE Libérales. Il faut savoir que maintenant ce sont les réseaux qui organisent eux-mêmes les formations en interne.

Voici quelques organismes qui proposent des formations sur ce thème :

Mais ce ne sont pas les seuls…

Vous pouvez également vous renseigner auprès des syndicats d’infirmiers libéraux : http://www.infirmiers.com/carr/liberal/liberal9.php

Textes législatifs (ordre chronologique) :

  • Décret n° 89-723 du 6 octobre 1989 modifiant le décret n° 84-689 du 17 juillet 1984 modifié relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier.
  • Arrêté du 13 octobre 1989 modifiant la nomenclature générale des actes professionnels des médecins, des chirurgiens-dentistes, des sages-femmes et des auxiliaires médicaux.
  • Décret 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code
    http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANP0422530D

Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :

1° Surveillance de scarifications, injections et perfusions

2° L’infirmier ou l’infirmière est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par un médecin

3° Mise en place et ablation d’un cathéter court ou d’une aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne ;
4° Surveillance de cathéters veineux centraux et de montages d’accès vasculaires implantables mis en place par un médecin ;
5° Injections et perfusions, à l’exclusion de la première, dans ces cathéters ainsi que dans les cathéters veineux centraux et ces montages :
Ces injections et perfusions font l’objet d’un compte rendu d’exécution écrit, daté et signé par l’infirmier ou l’infirmière et transcrit dans le dossier de soins infirmiers .

  • Arrêté du 20 décembre 2004 fixant les conditions d’utilisation des anticancéreux injectables inscrits sur la liste prévue à l’article L. 5126-4 du code de la santé publique
    http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANP0424326A
  • Circulaire DHOS/E4/DGS/SD.7B/DPPR n o  2006-58 du 13 février 2006 relative à l’élimination des déchets générés par les traitements anticancéreux.

Webographie

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